Réacteur nucléaire lunaire : les candidatures sont ouvertes !
À peine rentré de son deuxième séjour au sein de la Station spatiale internationale (ISS), Thomas Pesquet évoquait déjà un potentiel nouveau départ… Dès 2024, le spationaute français pourrait en effet décoller vers la Lune, ou plutôt vers son orbite, dans le cadre du projet de station orbitale Lunar Gateway. Ce dernier est au centre du programme Artemis dirigé par la NASA, qui prévoit notamment de renvoyer d’ici mai 2024 des humains en exploration vers le seul satellite naturel de la Terre, la Lune.
Un astre sur lequel l’agence spatiale américaine ambitionne d’établir dans un futur proche une base, qui devra nécessairement être alimentée en électricité. À terme, sur place, il s’agira de faire fonctionner différents appareils, à commencer par des systèmes de purification de l’air. Jusqu’à présent les astronautes présents à bord de l’ISS se satisfaisaient de panneaux solaires, pour vivre comme pour travailler. En juin 2021, Thomas Pesquet avait d’ailleurs participé à la mise en place de nouveaux panneaux solaires iROSA (ISS Roll-Out Solar Array).
Mais pour les États-Unis, qui espèrent un jour coloniser la Lune – et pourquoi pas Mars -, ces panneaux ne constituent pas une technique viable, comme l’expliquait en 2020 sur la chaîne CNBC le responsable du portefeuille de technologies nucléaires de la NASA, Anthony Calomino : « Sur Mars, l’ensoleillement varie considérablement au fil des saisons et les tempêtes de poussière périodiques peuvent durer des mois». Ces facteurs environnementaux risqueraient donc de priver d’électricité l’ensemble des installations sur place. « Sur la Lune, la nuit dure l’équivalent de 14 jours terrestres, tandis que la lumière du Soleil varie considérablement près des pôles ; elle est en outre complètement absente dans les cratères qui sont ombragés en permanence. » Autre argument à prendre en compte : les batteries des panneaux solaires ont une durée de vie dépassant rarement vingt ans.